L'analyse des marchés financiers de mars 2024

[Marchés et Gestion] Résilience économique & Inflation persistante


Contrairement à ce que tout le monde pensait, l’inflation ralentit plus lentement que prévu et les anticipations d’inflation notamment à court et moyen terme augmentent depuis le début d’année. La reprise manufacturière globale ou les tensions géopolitiques peuvent être une partie de l’équation, mais la tension structurelle post-Covid du marché de l’emploi dans les pays développés en est la principale raison. Cette inflation « collante » et plus durable, continue de peser sur les taux réels et favorise la valorisation des actifs risqués à l’aune d’une croissance économique résiliente. La désinflation vers les objectifs long terme de 2% de la Réserve Fédérale, prendra plus de temps que prévu et les objectifs initiaux des membres du FOMC de trois baisses en 2024 apparaissent plus réalistes.


La politique monétaire actuelle ne semble pas restrictive, et contre tout pronostic l’économie continue de croître au premier trimestre sur un rythme annuel de 2.5%. Beaucoup de stratégistes sont très prudents sur le scénario économique américain et prédisent, une récession dès 2024. A ce stade, le marché de l’emploi est toujours tendu et les conditions monétaires sont à peine restrictives. Les indicateurs avancés manufacturiers rebondissent, les entreprises reprennent leurs plans d’investissement, la demande reste soutenue dans un contexte de croissance nominale et réelle des salaires toujours positive. Les conditions financières s’améliorent, y compris dans le secteur immobilier avec des taux hypothécaires qui repassent sous les 7%. Les mises en chantier accélèrent à nouveau, et les prix montent avec pour conséquence une contribution positive à l’inflation ces prochains trimestres. Le scénario de fin de cycle provoqué par une politique monétaire restrictive semble donc plus éloigné. La transmission de la politique monétaire, au travers d’entreprises investissant moins et n’embauchant plus, voire licenciant, ne fonctionne pas vraiment. La structure actuelle du marché du travail semble bien différente de la période pré-Covid avec un taux de participation toujours inférieur et un rapport de force favorable à l’employé.