Le point convertibles
10 février 2021

Sous la plage, les pavés : de la modernité des obligations convertibles


En ce début d’année 2021, les investisseurs se disent résolument confiants, constructifs, prêts à regarder au-delà des périodes de confinements qui devraient s’étendre durant le premier semestre 2021 avant que les vaccins offrent aux populations la tant désirée immunité de groupe. Les participants optent pour la plupart pour des portefeuilles sur-pondérant la cyclicité, le style « value », la recherche d’exposition à la Chine et aux pays émergents. Telle est bien la volonté des Banques Centrales que de les pousser vers les actifs risqués et en particulier vers les actions (le fameux effet « there is no alternative »). La Banque centrale européenne devrait ainsi posséder en juin 2021, 30% du marché du crédit d’entreprise investment grade européen (nouvelles émissions comprises), tandis que ses mesures exceptionnelles permettent aux banques commerciales de se refinancer sous les taux directeurs.


Pour autant, le slogan de mai 1968, que nous avons volontairement inversé, invite à penser que la réalité pourrait être moins confortable que ce que certains participants du marché aimeraient imaginer. Certains stratégistes expliquent que la première phase de reconquête des marchés s’accompagne d’une expansion des valorisations, avant que les résultats des entreprises rejoignent les anticipations de marché. Pour autant, il faut bien constater la faible asymétrie des marchés actuels. La quasi-totalité des bonnes nouvelles semblent intégrées (vaccins, supports des
banques centrales, plans de relances américains, normalisation des relations sino-américaines…).
Les marchés actions chinois pourraient par exemple être attractifs tant la capacité de rebond de cette économie est impressionnante, mais ils évoluent déjà sur des niveaux de surchauffe (tel qu’il peut être mesuré par l’écart à la moyenne glissante sur 200 jours). Les mid cap américaines, censées prendre le relais du Nasdaq, évoluent
avec des Price/Earnings ratios 3 ans de 27x. On peut enfin noter le poids pris par les investisseurs particuliers américains, et de leurs plateformes qui dépassent parfois la logique des investisseurs institutionnels.
Liées aux taux d’intérêt réels négatifs, les bulles de valorisation (Bitcoin, Green energy, sociétés technologiques
non profitables, Tech chinoises) sont nombreuses et reconnues par beaucoup. Elles s’expliquent
en grande partie, et ne sont pas à proprement parler « irrationnelles ».
Mais sont-elles durables ? Un sentiment que les anglo-saxons décrivent comme « Goldilocks » (« Boucles
d’or ») semble en effet s’installer où l’état actuel de stimulus budgétaire & monétaire couplés avec une
inflation contenue ne pourra jamais être aussi optimal que maintenant. En d’autres termes, la suite des
évènements s’avèrent plus compliquée, et le désengagement de stimulus s’accompagnera inévitablement
de rotations, pics de volatilités et autres trous d’air.